mardi 21 août 2012

The Brian Jonestown Massacre - Methodrone

Le Brian Jonestown Massacre a été découvert en France dans le cadre du superbe documentaire Dig, mettant en parallèle les carrières du BJM (groupe underground et qui désire le rester) et des Dandy Warhols (groupe underground qui désire faire la tournée des stades). Forcément, l'intransigeance artistique des premiers force tellement le respect qu'à l'issue du documentaire, une certitude a pris forme: il faut écouter ce groupe. Bonne idée!

Critique de l'album

Quoi de mieux pour découvrir un groupe aussi prolixe que le BJM (11 albums en 10 ans) que de commencer par le commencement (ou presque, puisqu'il s'agit du deuxième album)? Et donc ce Methodrone... Quelle belle découverte! Sans doute le plus bel album et le plus complet du groupe d'ailleurs (même si d'autres perles se sont glissées dans la discographie, comme Take It From The Man). Il y a véritablement dans cet album un son Brian Jonestown Massacre. Les mauvaises langues diront que ce son vient du fait que l'album est à peine produit et que le son est surtout sale, mais ça serait y mettre la mauvaise volonté car il y a plus que cela. Il y a cette espèce de mélange évident et réussi entre le shoegaze (dans la saturation planante des guitares) et la musique psychédélique (notamment dans les instruments utilisés). Forcément avec un nom de groupe comme ça, on pouvait s'y attendre, l'influence des Stones dans leur période la plus psyché est présente, mais, sans les évolutions sonores d'un Loveless, la bande emmenée par Anton Newcombe n'aurait sans doute jamais osé aller aussi loin.
Avec une attitude de poseur tête à claques, digne des frères Gallagher, Newcome déclare haut et fort que le groupe a relancé le rock et a tellement innové que tout le monde lui est redevable... bon, n'exagérons rien, le groupe n'a rien relancé du tout, mais force est de reconnaitre qu'il a su faire un son qu'on n'entend pas tous les jours. Influencé par Cure par instants, mais avec une touche de Velvet Underground, comme une parfaite synthèse des musiques anglaises et américaines, le groupe se lance dans des épopées musicales qui font la part belle aux mélodies aussi bien qu'aux ambiances saturées.
Ecrite par des musiciens drogués jusqu'à l'os, la musique de Methodrone pourrait bien correspondre à la description d'un trip sous héro. Le pendant musical au Festin nu de Burroughs en quelque sorte. Un lieu créé par le groupe, dans lequel on pourrait très bien ne pas entrer, mais une fois qu'on l'a découvert, il est difficile de s'en défaire. Les premières écoutes de l'album donnent l'envie instantanée de le réécouter, comme si tout cela était définitif. Bien sûr, au bout d'un certain temps, on en revient, et a posteriori, on peut dire que l'album est très bon, sans être ce qu'il y a de meilleur. En attendant, quelle claque! Chaque chanson est un plaisir, un morceau d'anthologie, avec des apothéoses comme Wisdom (reprise sur l'album Strung Out In Heaven, où la production vient tout gâcher, la version de Methodrone est la seule et unique), She's Gone (une fanfare irlandaise complètement stone), Hyperventilation (qui donne une sacrée envie de hurler) et Everyone Says, ma chanson préférée de cet album, pop à souhait, mais avec le son propre à l'album, qu'on reprend en choeur.

Critique de l'album

Bref, un vrai plaisir que cet album, avec des batteries en contre-temps des guitares, les premières excitées quand les deuxièmes ralentissent le tout, un vrai son drone, qui vient s'installer jusque dans le titre de l'album, à côté de la méthadone, ce médicament de substitution à l'héroïne. Oui, en fait, tout était dans le titre de l'album. Le reste est dans la musique.

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