lundi 6 août 2012

Le Klub Des 7 - La Classe De Musique

Le hip-hop français a toujours été soit très sérieux (problèmes de société chez les initiateurs du genre) ou à base d'egotripping (et autres dérives: cul, flingue, thunes et autres clichés insupportables chez les plus suiveurs peu inspirés), jusqu'à ce que débarque le Klub des 7. Après un premier album gentiment jouissif, ils reviennent en 2009 avec cette Classe de musique... passage en grande section.



Le Klub des 7, c'est sept mecs issus du hip-hop underground (Klub des loosers, Svinkels ou ATK notamment, soit une bonne partie des potes de l'Atelier). Avec des flows variés (Fuzati parle plus qu'il ne rappe pendant que Cyanure a un flow complètement ahurissant), l'ensemble aurait pu être sacrément disparate et n'avoir aucun sens, mais au contraire, cette diversité interpelle, et nous pousse à écouter plus avant les paroles.
Celles-ci sont à hurler de rire. Globalement, les mecs du Klub se prennent pour une bande d'élèves (mal élevés) qui se posent plein de questions sur l'avenir, découvrent l'onanisme, passent en conseil de discipline ou forment leur Klub. Auto-dérision à tous les (ét)âges, jeux de mots plus ou moins foireux, mais toujours assumés et donc hilarants, phases à tiroirs, écouter le Klub, c'est prendre une grande dose de poilade, tout en se prenant un coup de nostalgie. Car malgré la grosse marade, il y a quelque chose d'assez vrai dans tout ce que ces mecs racontent.
Mais ne parler que des flows ou des paroles, c'est oublié la musique et la production. Au poil... un bonheur permanent! Disques de funk samplés dans un esprit groovy très seventies, super jouissif, soutenus par des beats variés et des scratchs présents comme il faut, sans en faire trop. La production est tout simplement superbe, le son est rond et est parfaitement en ligne avec les thématiques des textes, le tout libérant une ambiance sépia, nostalgique sans jamais tomber dans le mélancolique. On retrouve par instant des délires avec des dialogues dignes du Club des 5, mais qui sont tellement bien intégrés dans l'ensemble qu'on les écoute non comme des délires, mais comme des morceaux à part entière.



Parfait de bout en bout (à part peut-être l'introduction qui fait rire les deux premières fois et lasse au bout d'un moment), l'album se paie même le luxe de savoir rendre un très bel hommage à Freddy K, un des membres du Klub décédé pendant l'enregistrement, sans verser à aucun moment dans le larmoyant. Preuve que, sous des airs potaches, le Klub est en fait d'une sacrée finesse. Le fleuron de la scène française actuelle, en toute simplicité.

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