jeudi 9 août 2012

Beck - Mutations

4 ans après s'être affiché comme le plus beau Loser de toute une génération (et en avoir fait un véritable hymne), 2 ans après nous avoir expliqué Where it's at, le touche à tout Beck Hansen revient avec un album apparemment plus simple et qui cherche moins à allier toutes ses influences musicales, et pourtant, un de ses meilleurs.

Critique de l'album

Réputé pour avoir (avec talent) réuni folk et hip-hop, Beck a toujours eu une apparence de chercheur, mais ses premiers albums montraient en fait que le garçon est avant tout un grand amateur de country-folk. Avec Mutations, il ne cherche plus à épater la galerie, il met juste en place un album de pop-folk, plus épuré, plus personnel, et sans doute un de ses plus réussis. Peut-être parce que le son est juste comme il faut, pop, rêveur, mais sans en faire trop (désolé Nigel, je t'adore, mais Sea Changes est surproduit). Peut-être parce que c'est l'album qui regorge le plus de mélodies qu'on chantonne, qu'on sifflote et qu'on prend plaisir à retrouver (chaque chanson est construite comme une pop-song). Peut-être parce qu'en debhors du hip-hop, Beck prend quand même un malin plaisir à mélanger plein d'influences.
Et oui, si Odelay et Mellow Gold (que j'aime beaucoup) étaient très ouvertement transgenres, Mutations semble plus cohérent. Et pourtant, Nobody's Fault But My Own est une folk psychédélique à base de sitar, Tropicalia est une bossa-nova-samba, Canceled Check se dandine en country, O Maria sort tout droit d'un bar à crooner... bref, un peu à la manière du White Album pour les Beatles, Beck convoque foule de styles musicaux et les enferme ensemble dans un album, et oh magie! le tout se marie très bien ensemble. (bon, je dis pas qu'on a là un objet du niveau du White Album, hein) Et puis, il y a la fin de l'album et ce Diamond Bollocks, la touche électrique de cet album très acoustique (guitares, harmonica, piano, on tourne plutôt à l'acoustique). Cette chanson est la synthèse avant l'heure de ce que Midnite Vulture a essayé d'être, sauf que là, c'est très très réussi. La chanson est une sorte pop-rock psyché passé à la moulinette prog-rock à la Mars Volta, en quelque sorte le Paranoid Android de Beck.
La voix du sieur Hansen est quant à elle tout simplement épatante. On se laisse porter par son côté négligé, tout en étant bien conscient que rien de tout ça n'est véritablement négligé. Il a une nonchalance et une langueur qui cadre parfaitement aux styles musicaux de cet album. C'est sans doute aussi pour ça qu'il est l'un des plus réussis, car on a l'impression que chaque chanson lui ressemble et qu'il n'a pas eu à forcer pour être celui qu'on attend qu'il soit, ici il n'est que celui qu'il est tout simplement.

Critique de l'album

14 ans après sa sortie, voilà sans doute l'album de Beck que j'écoute le plus souvent (avec son dernier Modern Guilt, mais c'est autant pour lui que pour Danger Mouse, à qui je déclarerai prochainement ma flamme), celui qui me touche le plus, par son dépouillement apparemment, autant que par son immense diversité réelle, par ses mélodies et par sa sincérité.

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