mercredi 8 août 2012

Jefferson Airplane - After Bathing At Baxter's

Les Jefferson Airplane, au faîte de leur gloire en 1967 après les hits White Rabbitt et Somebody To Love, décident d'assumer leur part de psychédélisme en poussant l'expérience plus avant, et sortent ce Bathing At Baxter's, un vrai manifeste de pop-rock psychédélique.

Critique de l'album

Le chant de Grace Slick est toujours très puissant, très marqué (un peu ampoulé même), et ressemble plus que jamais à une incantation infinie. Soutenue par des doublements ou triplements de voix de la part de ces comparses, elle apparait comme une véritable prêtresse. Sa voix hallucinée est le reflet parfait et le seul possible à la musique que fournit le groupe.
Musiques psychédéliques, et donc, rythmes hypnotiques en boucle, solos de guitares, bien foutus mais jamais virtuoses. Car le psychédélisme n'est jamais dans la technicité, mais dans le pur ressenti, dans l'effet que doit produire la musique sur l'auditeur. Le disque se découpe en 5 parties (sans doute l'influence des concept albums de l'époque) mais s'écoute en fait comme un tout. Dès le deuxième titre, le groupe montre ce qui est ensuite une évidence: ils étaient tous drogués jusqu'au bout des ongles. Pastilles de LSD, poêlée de champignons, je ne sais pas à quoi ils tournaient le plus, mais leur musique transpire la drogue. Tant mieux pour l'auditeur qui, pris par les tourbillons musicaux, se retrouve dans un état second à la simple écoute des titres de ce Baxter's.
Enchainant les tubes quasi-pop (Wild Tyme) et les morceaux quasi-anxiogènes (Rejoyce, en hommage à l'auteur d'Ulysse, on pourrait faire difficilement plus déconstruit comme inspiration), le groupe semble avoir atteint son apogée, très à l'aise dans tout ce qu'il entreprend et se permet d'ailleurs d'entreprendre tout et n'importe quoi: Spare Chaynge, le morceau instrumental et expérimental de 9 minutes ressemble à du Can avant l'heure et Won't You Try/Saturday Afternoon est la complainte la plus hypnotique des années hippies.

Critique de l'album

Alors que Love portait, cette même année, le folk psyché à son sommet, tandis que Jimi, les Doors et autres Pink Floyd s'essayait au psychédélisme sous ses formes blues, rock et pop, Jefferson Airplanes posait sur leur route une borne, ou plutôt un phare, lumières tous azimut(é)s, sur leur route. L'album s'écoute avec un immense plaisir hallucinogène, malgré un son un peu daté, qui fait d'ailleurs parti du charme du groupe.

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