mardi 14 août 2012

Lauryn Hill - The Miseducation Of Lauryn Hill

Quand Lauryn Hill débarque en 1998 avec ce premier album solo, elle est loin d'être une inconnue puisque ça fait des années qu'on la suit avec les Fugees. Oui, mais voilà, autour d'un concept (un professeur expliquant les notions d'amour à des enfants), la jeune princesse va imposer son nom à elle et signer un album largement intemporel.

Critique de l'album

Musicalement, tout commence par un hip hop de haute voltige, pas vraiment sur l'amour, puisque Lost Ones envoie un message à Wyclef Jean: je fais pas ça pour l'argent, it's all about music baby, je te merde. Lauryn, nouvelle princesse hip hop? (c'est en plus ce que laissait suggérer l'immense tube Doo Wap, single de lancement complètement imparable) Et bien, pas vraiment, Ex-Factor vient apporter une touche soul que Lauryn Hill manie à la perfection, vue sa voix, on en était à peu près convaincus, maintenant on en est sûrs.
Et l'album ne sera que ça par la suite: soul, reggae, nu-soul, gospel, hip-hop, le tout soutenu par quelques samples, mais surtout beaucoup d'instruments, loin de toute mécanique électronique. Et cela sied très bien à l'album, soutenant le propos très personnel des chansons. L'exemple le plus parfait étant To Zion, superbe chanson sur sa maternité, Lauryn Hill, soutenue par la guitare de Carlos Santana, y délivre une performance simple, mais désarmante, rappelant à tous la magie qu'il y a à devenir parent, et l'importance que cela a dans la vie, au-delà de toute carrière. Je vous l'avais dit: le message est simple, mais malgré tout, il y a cette conviction dans la voix, cet élan venu de la guitare qui fait qu'on y croit à mort (et on a raison).
A propos d'accompagnateur, Lauryn a su s'entourer sur cet album, puisqu'on retrouve aussi Mary J. Blige, que je n'aime pas trop en solo, mais qui sait illuminer ce I Used To Love Him, aux rythmiques reggae; mais surtout D'Angelo, le roi incontesté de la nu-soul, qui vient délivrer une performance égale à tout ce qu'il sait faire sur Nothing Even Matters, qui n'aurait pas fait pale figure sur Voodoo, comme s'il délivrait le titre de princesse nu-soul à Lauryn Hill. Entre temps, chaque chanson s'impose comme un hit potentiel hip hop (Every Ghetto Every City et son âme à débordement), soul (When It Hurts So Bad sonne comme du Marvin Gaye, c'est tout simplement superbe), raggamuffin (Forgive Them Father a une rythmique affolante). L'album se conclut (officiellement) comme il a commencé, avec un hip hop d'anthologie (Everything Is Everything) et un morceau soul superbement inspiré (Miseducation of Lauryn Hill). Sauf que, pour se faire plaisir, Lauryn a inclus deux titres complémentaires: Tell Him qui viendra finir l'album en douceur, mais surtout une reprise de Can't Take My Eyes Off You, oui on parle bien de cette chanson principalement connue pour sa reprise disco par Gloria Gaynor (rien que d'y penser je fais une overdose de sucre), et qui trouve ici une nouvelle forme de vie, absolument parfaite.

Critique de l'album

Quelque part, il semblerait que miss Hill ait eu la chance de tout réussir sur ce disque, sublimement inspirée par sa vie, et qu'elle délivre avec une telle sincérité qu'il est assez difficile de ne pas accrocher. Sans jamais tomber dans le voyeurisme, l'auditeur se trouve face à un tel monument de sincérité, porté par une voix d'ange noir et posé sur une base musicale si forte et si variée que bouder son plaisir serait une vraie erreur.

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