mardi 24 juillet 2012

REM - Automatic For The People

J'ai découvert REM, comme beaucoup de personnes en France, par Losing My Religion. A peine remis du choc de cette chanson parfaite (et de l'album qui va avec, le superbe Out of Time, parfait à l'exception de l'irritante Shiny Happy People), voilà que le groupe revient en 1992 avec Automatic For The People. Le plus bel album du groupe à mon sens.

Critique de l'album

Alors que Out of Time était une superbe symphonie pop, Automatic s'annonce avec Drive comme un album beaucoup plus sombre et plus atmosphérique. Le groupe, ayant un recours plus accru à l'acoustique, signe un album qui sonne très intimiste, alternant les phases de noirceur aux phases lumineuses avec une facilité et une franchise déconcertantes. Cette impression est renforcée par la voix de Michael Stipe, très judicieusement mise en avant dans la production, qui libère de très belles sensations, à fleur de peau à tout instant, mais qui inspire une certaine sagesse.
Drive, peut-être ma chanson préférée de REM, montre toute l'étendue du talent du groupe, des guitares acoustiques accrocheuses, des guitares électriques rageuses et une sublime orchestration, digne des arrangements de Jean-Claude Vannier sur Melody Nelson (ce qui n'est pas peu dire). Bien sûr par la suite REM déploiera les tubes imparables (et qu'il est impossible de bouder) que sont Man on the Moon (qu'on reprendra en choeur) et surtout Everybody Hurts, un summum du genre, à la limite du larmoyant, sans jamais verser dedans. Mais se limiter à ces quelques titres serait omettre le noir joyau Sweetness Follows ou Star Me Kitten qui ne manquera pas de filer des frissons à plus d'un, grâce au superbe chant de Stipe. Et il y a aussi les moments les plus lumineux, que sont Try Not To Breathe et The Sidewinter Tonight (chanson à la Shiny Happy People, mais en réussie) qui n'auraient pas dépareillé sur le popeux Out of Time.
Comme bien souvent chez REM, même sur leurs albums les plus faibles (comme Reveal), les deux dernières chansons sont de véritables perles: Nightswimming et son lumineux piano nous emmène très loin, avec le soutien d'instruments à cordes justement placés par instants, et Find the River, ballade aux accents country-folk (Neil Young par instants) et pop (Paul McCartney à d'autres instants). Etrange mélange de genres, que seul ce groupe est capable de maitriser.

Critique de l'album

A l'époque où fleurissaient les chemises de bucherons, et avant que Nirvana ne se mette à l'unplugged, REM livrait avec Automatic For The People un album qui a l'ambiance du grunge mais la texture de l'acoustique. Aujourd'hui, les groupes qui veulent glisser des orchestrations dans leur pop-rock feraient tous bien d'écouter cet album, véritable miracle d'équilibre, jamais pompier et toujours en apesanteur (Matthew Bellamy, si tu m'entends...). Une superbe plongée dans un monde noir, mais d'où on ressort apaisé et réconforté, grâce au charme et au talent des quatre compères d'Athens.

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