jeudi 19 juillet 2012

Public Enemy - It Takes A Nation Of Millions To Hold Us Back

Comment parler d'un album aussi important? Dur... Il va falloir faire un peu d'historique.

Critique de l'album

Je n'étais pas un grand fan de hip-hop. A part quelques albums indispensables (L'école du micro d'argent et Endtroducing notamment), je n'accrochais pas à ce style musical, allez savoir pourquoi. En revanche, je m'étais mis à écouter du funk, grâce à Sly et sa famille Stone principalement, véritable porte d'entrée pour les fans de pop, et qui dit funk dit James Brown. Ambiances chaudes, boucles instrumentales jusqu'à l'hypnose, la musique du Godfather est la base de tout le hip hop, jusque dans sa façon de chanter autant que de prêcher et de haranguer la foule. Sur le conseils du bien foutu Librio sur le Funk, je décidais de passer à cet album de Public Enemy. Et quelle claque!
Dès la première écoute, on prend la mesure de ce que représente cet album. Souffle révolutionnaire permanent, samples bouclés sur des sons stridents, flow crachant des textes incendiaires avec une hargne de folie, cet album est bien sûr du hip-hop, mais c'est aussi effectivement un très grand album de funk. On est en 1988 et le mur du son déployé par le groupe est plus puissant que le mur de Berlin. Les beats sont variés et donnent une sacrée envie de tout casser. S'accompagnant aussi de guitares saturées (le producteur de l'album, Rick Rubin, que l'on connait aujourd'hui pour avoir travaillé avec les Red Hot et autres Mars Volta, n'y est pas pour rien), le groupe se fait plus hardcore que les groupes de hard rock de l'époque.
Certains pourront bien dire que l'album a pris quelques rides (les incessants Yeah! Hell yeah! peuvent devenir un peu agaçant), mais ça serait mettre une grosse mauvaise volonté que de ne pas reconnaitre que, même aujourd'hui, quasiment aucun album de hip-hop n'a atteint un tel degré d'efficacité pour allumer le feu de la révolution. Et bien sûr il y a les hits que sont Don't Believe The Hype, Louder Than A Bomb, Black Steel In The Hour Of Chaos et surtout Rebel Without A Pause qui restent encore aujourd'hui des classiques du hip-hop, mais il y a aussi des titres comme Show 'Em Whatcha Got ou Mind Terrorist, où le groupe s'autosample, créant quasiment l'abstract hip-hop (à mon avis, DJ Shadow a bien puisé dedans pour y trouver une façon d'aborder son travail). L'album sera d'ailleurs lui-même resamplé, souvent avec talent comme chez le Pharcyde ou les Freestylers.

Critique de l'album

Alors aujourd'hui, ce n'est peut-être pas l'album de hip-hop que j'écoute le plus (Outkast est passé par là), mais j'ai un attachement tout particulier pour It Takes A Nation, parce qu'il m'a fait découvrir le monde du hip-hop, et je le réécoute régulièrement avec un grand plaisir, et toujours autant l'envie de tout foutre en l'air.

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