lundi 23 juillet 2012

Propelerheads - Decksandrumsandrockandroll

En 1998, quand on entend History Repeating pour la première fois, on est nombreux à croire que les Propellerheads sont un nouveau groupe de soul trip-hop ultra-talentueux (la voix de Shirley Bassey n'y est pas pour rien). Sur la longueur d'un album, tous les auditeurs vont effectivement se rendre compte que les Propellerheads sont de talentueux compositeurs de big beat.

Critique de l'album


Pour une génération entière d'amateurs de rock (dont je suis), la techno a été un effroyable passage à vide dans la musique, jusqu'à ce que surviennent une poignée de groupes qui vont définitivement nous faire changer d'avis. Ils ont pour nom Prodigy, Chemical Brothers ou Fatboy Slim, et sont tous issus du courant big beat. Et bien sûr, il y a les Propellerheads, à mon avis, encore au-dessus du lot, bien qu'ils soient légèrement moins connus. Très influencés par le rock, ces groupes font une musique électronique plutôt rapide et dansante, avec des cassures de rythme très funky, limite hip-hop par instant (d'où le côté trip-hop, très en vogue en 98, d'ailleurs).
Les Propellearheads en sont les parfaits représentants. Dès le début de l'album, ils vont brouiller les pistes. Take California est un morceau d'anthologie complètement épique qui démarre sur des sons électros vite soutenus par les cymballes d'une batterie, qui finit par se lancer dans un breakbeat très james-brownien. Boucles samplées jusqu'à l'hypnose, puis déformées petit à petit pour prendre de nouvelles sonorités, rythmiques saccadées, sonorités aux textures incroyablement variées et subtiles, la chanson d'ouverture est une parfaite introduction au monde de ce groupe anglais. Par la suite, le groupe dévoilera plus avant ses influences, montrant une véritable fascination pour le rock 60s et les productions type Motown, à l'aspect très rond, très policé, que l'on retrouve au fil des titres de l'album. Mais le groupe sait aussi qu'il doit beaucoup au funk et au hip hop et ne se prive pas de nous le rappeler sur des morceaux comme A Number of Microphones ou Oh Yeah?, véritables hymne aux rythmiques et aux samples, façon trip-hop mais lumineux. Très souvent, malgré l'omniprésence d'instruments électroniques, les chansons se font organiques, glissant un joli synthé, un piano animé ou une guitare funk, et puis la voix de miss Shirley Bassey sur l'insurmontable History Repeating, chanson apparemment réécoutable à l'infini.
Sur la deuxième partie de l'album, le groupe se montre plus offensif, avec des titres comme Bang on! ou Spybreak! (que vous avez sûrement déjà entendu dans Matrix) qui semblent vouloir attaquer les jambes de l'auditeur incapable de rester en place avec des morceaux d'une telle efficacité, mais d'une rapidité telle qu'on ne saurait les suivre, la fulgurance de ces morceaux rappelant les meilleurs moments de Prodigy, en plus fin mais en aussi tonique. Spybreak! tout comme son prédécesseur Cominagetcha évoquent des morceaux de bandes-originales type James Bond remixés soutenus par des instruments à cordes, mais ils ne sont que le reflet du plus grand morceau de l'album On Her Majesty's Secret Service, remix du thème bondien de James Barry pour le flim du même nom. L'excitation propre au thème de James Bond est toujours aussi présente, amplifiée par une rythmique d'enfer et des basses profondes, l'entrée des cuivres dans le morceau est un pur moment de plaisir, les breaks à la guitare funk bouclée accompagnés d'un son électro superbe rendraient fous une discothèque entière. J'ai toujours pensé que ce morceau devrait être diffusé en boite de nuit, où la foule en délire finirait épuisée mais heureuse.

Critique de l'album

Pas loin de 15 ans après, il n'y a toujours pas grand chose à redire de cet album d'électro quasi-parfait, qui synthétise une bonne partie des obsessions musicales des amateurs de musiques transgenres: rythmiques hip-hop, efficacité électro, influences rock, tendance à la Jamesbondieuserie... même les breaks sont devenus mythiques. Very good! You give it so much at one time!

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