jeudi 26 juillet 2012

Miro - La voix du vaurien

Nous sommes en 2001, et le mot funky est sacrément à la mode. Miro, un petit nouveau sur la scène française, balance Billy le funkyman, sympathique single, et voilà l'oreille qui titille. Sur la foi d'un album qu'on réécoute avec plaisir plus de 10 ans après, on a assez envie de dire que ce mec est funky.


Critique de l'album

Depuis 1997, et le Baptême, M nous a démontré que la chanson française est soluble dans les musiques transgenres: rock, pop, funk, hip-hop, le tout soutenu par des textes bien foutus et si possible au sein d'une seule et même chanson, c'est possible. Miro n'a pas dû être le dernier à écouter cet album. Car il y a dans cette Voix du vaurien une véritable envie d'aller tout mélanger sans distinction, de prendre les influences là où elles se trouvent, aux 4 coins de la planète musicale, et de les ramener au centre de son intérêt, son nombril, pour en sortir un album tout ce qu'il y a de plus personnel. Certes, il y a Billy le funkyman, son personnage créé pour l'occasion, comme M pour Matthieu Chédid, qui crée parfois un filtre aux propos du chanteur, mais on le sent toujours proche, notamment sur Droit de regard, dans laquelle il aborde avec tendresse le thème de la famille. Résultat? On se laisse bercer.
Les instrumentations des chansons sont bien variées, qu'on plonge dans un blufunk à la Keziah jones sur Can't Relax Today, ou de la pure chanson française avec violoncelle à la clé sur Humain trop humain, ou encore un disco-funk déjanté sur Samantha in the box (sorte de Boris, soirée disco, en réussi et c'était une gageure), un rock ambiant sur Sans odeur. Le bonhomme se permet même de faire son Jeff Buckley à la française sur Si j'étais le messie, où le refrain et la façon de chanter ne peuvent qu'évoquer Grace.
Alors forcément, on a tout à fait le droit de trouver qu'il en fait trop, que certains arrangements sont un peu simples, que le son est simpliste par instants. Mais c'est précisément dans ces moments que Miro en profite pour glisser un texte bien foutu, rigolo ou touchant, une mélodie aux petits oignons, et hop! ce qui aurait pu être une chanson tout à fait quelconque devient une chanson au pire sympathique (L'absent), au mieux excellente (Réactions en chaîne). Et ne croyez pas que Miro va vous lâcher de sitôt, car une fois entendus, il est bien dur de ne pas fredonner ses airs évidents ou de jouer avec ses mots.

Critique de l'album


Alors non, la Voix du vaurien n'a pas révolutionné la chanson française, mais elle a bousculé les codes préétablis qui consistent à vouloir tout catégoriser, ce qui est déjà pas mal, mais en plus, c'est un très bon album, et ce n'est pas son manque de révolution ni sa simplicité (trop?) omniprésente qui devraient nous faire bouder notre plaisir, car du plaisir, il y en a à (presque) tous les coins de chansons, alors prenons-le où il est.

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