vendredi 14 septembre 2012

Owen Pallett - A Swedish Love Story EP

Alors forcément, en 2010, on est tous tombés amoureux de Heartland, l'album sublime que nous a livré Owen Pallett (anciennement connu sous le nom de Final Fantasy), auteur-compositeur-interprète de génie en solo, mais aussi superbe arrangeur chez les autres (les cordes chez Arcade Fire ont été arrangées par lui, rien que ça). Oui, et donc cet album, on le connait tous. Mais en 2010, le bonhomme s'est aussi permis un petit extra, cet EP de quatre titres + un remix: A Swedish Love Story.

Critique de l'album

Y a-t-il beaucoup à dire sur uniquement quatre titres? Oui, car quand il s'agit d'un artiste de la trempe de Pallett, chaque titre est une petite merveille. Alors, c'est vrai qu'en quatre titres, il ne crée pas l'effet album avec toute la cohérence que cela implique. Les chansons ne s'enchainent pas avec autant de facilité qu'elles pouvaient le faire sur Heartland. Cependant, impossible de bouder son plaisir à l'écoute de chacun de ces titres.
Pallett vient nous cueillir là où il nous avait déposé à la fin de Heartland, sur un nuage, et reprend les choses là où elles en étaient, avec un premier titre, A Man With No Ankles, qui n'aurait pas vraiment dépareillé sur l'album. Violon en boucle et virevoltant, voix aérienne, mélodie parfaite, la chanson est une nouvelle perle sur le collier à multiples rangées que le petit père a commencé à créer. Mais malgré l'aspect si bien connu, une petite touche nouvelle vient faire son apparition sous la forme d'un synthétiseur, qui s'intègre parfaitement soit dit en passant. Et la suite est à l'avenant; avec un Scandal At The Parkade, tout en violon bouclé et en pizzicato, comme si Owen Pallett avait voulu faire une chanson à la Andrew Bird (le son est vraiment proche), et après tout pourquoi pas? On peut difficilement faire référence plus élogieuse pour un violoniste. Et la chanson serait très à l'aise dans un album de l'oiseau de l'Illinois, car elle est une réussite de bout en bout. Sur Honour The Dead, or Else, on retrouve le synthé qui vient créer les nappes sonores de fond qui servent à la trame de la chanson. Un violon aurait pu créer un effet relativement similaire, mais le synthé et les percussions viennent créer une atmosphère qui convient parfaitement au chant de Pallett, tout en finesse, légèrement maniéré, mais jamais ampoulé, quelque part entre Jeff Buckley et Kate Bush, si tant est que cette union ait un sens. Enfin, Don't Stop vient conclure ces quatre nouveaux titres. L'auteur nous sert une rythmique syncopé, ce qu'on ne lui connaissait pas, comme s'il faisait une sorte de hip-pop, sur laquelle son violon trouve l'adéquation parfaite, tandis que sa voix prend un contre-temps qui vient assagir l'ensemble et nous emmène tout là-haut.
Pour finir, Pallett a joint en bonus track un remix de The Great Elsewhere (certainement une des plus belles chansons de ces 5 dernières années) par Son Lux, bidouilleur électro post-rock proche de Sufjan Stevens. Le remix ne vaut pas l'original, loin s'en faut, mais n'est pas désagréable pour autant et vient conclure l'album en légéreté. Reste que les quatre titres qui précédent nous ont procuré un bonheur intense, avec une virtuosité déconcertante, mais la virtuosité n'écrase jamais pour autant le plaisir pop qu'il y a derrière les chansons, parfaites dans l'univers Owen Pallett, comparable à nul autre.

Critique de l'album

C'est vrai qu'un EP n'est pas un album, et on ne trouve pas ici l'amplitude des albums de Pallett (sous ce nom là ou sous le nom de Final Fantasy) qui fait qu'on les réécoute régulièrement et en boucle, cependant, sur ce Swedish Love Story, il n'a jamais semblé aussi pop et aussi simple, et on entrevoit en outre une nouvelle voix, avec l'utilisation d'élément électronique, qui se marrie à la perfection avec sa musique pop baroque. Une bien belle façon de patienter jusqu'au prochain album (enfin dans pas trop longtemps quand même, hein?).

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