vendredi 7 septembre 2012

Other Lives - Tamer Animals

L'an dernier, un petit groupe folk révolutionnait le genre avec un album de folk atmosphérique et légèrement psychédélique, sous des aspects plus classiques. Other Lives est rapidement devenu un album qu'on écoute en boucle, jusqu'à être, au fil des écoutes, un indispensable des ces dernières années.

Critique de l'album

Pourtant, au début, on n'imagine pas que l'album puisse avoir une telle ampleur. Aux premières écoutes, les lignes mélodiques ne ressortent pas immédiatement, et on a un peu l'impression de se retrouver face à un disque pondu par des fans de Fleet Foxes, mais qui auraient tout ralenti. Car la musique de Other Lives n'est pas des plus entrainantes, elle est globalement très atmosphérique, un peu à la façon des petits pères de Sigur Ros, influence assez peu contestable de ce disque. Une certaine originalité dans le monde folk, et qui fait mouche sur les titres de ce Tamer Animals, petit album en apparence, mais à l'immensité insoupçonnée.
On se laisse donc porter par les atmosphères du quintet d'Oklahoma en répétant les écoutes, car la sensation qui s'en dégage est tout à fait délectable. Puis au fil des écoutes, des lignes mélodiques indéniables se détachent et on finit par se demander comment on ne les a pas perçus dès le début tant elles semblent évidentes, et surtout tant elles sont belles. L'orchestration apparait plus nettement comme des petits bijoux de précision, car chaque chanson est finement ciselée et se démarque à merveille. Pour autant, l'unité de l'album demeure, avec un son reconnaissable immédiatement. En l'espace de 45 minutes, Other Lives a signé un album qui n'a pas son pareil et qu'on a envie d'écouter dans son intégralité et non pour un hit single potentiel. Certes, il y a For 12 et Tamer Animals, les deux morceaux avec le plus gros potentiel à single (et force est de reconnaitre qu'ils sont réussis), mais tous les morceaux ont leur intérêt et on ne peut pas imaginer que l'album ait pu être construit différemment.
Rapidement, on identifie aussi de nombreuses autres influences, comme Enio Morricone et ses chevauchées fantastiques (qui auront inspiré de nombreux artistes ces dernières années des Last Shadow Puppets au Rome de Danger Mouse), ou encore Philip Glass et ses boucles virevoltantes et haletantes. Les fans de série retrouveront même une surprenante référence au beau travail de Bear McCreary sur Battlestar Galactica. Et puis pêle-mêle, on entend le son de Radiohead période Kid A, le folk de Midlake ou le phrasé de the National. Bref, le folk d'Other Lives a su utiliser des sons électroniques pour créer des nappes sonores autant que des instruments classiques pour donner une atmosphère qui oscille entre le grandiose et l'intime au fil des titres. Le tout est soutenu par une voix superbe qui entraine l'auditeur dans l'univers que le groupe a défini.

Critique de l'album

Depuis sa sortie, et le choc de la première écoute passé, il semblerait que chaque nouvelle écoute de cet album le rende encore meilleur. A écouter aussi bien tranquillement au fond d'un canapé que dans une voiture en scrutant les paysages, l'album s’accommode de toutes les atmosphères, car il crée la sienne, une atmosphère si forte qu'elle s'impose sur ce qui nous entoure, impossible d'y échapper. Parfois, avant de réécouter l'album, je me dis que je ne vais plus être surpris, mais il suffit que commence Dark Horse pour que je rentre immédiatement dedans, et puis Dust Bowl III fait courir les frissons, puis la fièvre me prend sur Old Statues et la sensation de bien-être ne s'arrête que sur Dust Bowl. Il me faut alors faire une chose: réécouter l'ensemble.

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